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lundi 12 décembre 2011

Perseverare diabolicum...




Dans un précédent article, en mai 2010, je vous avais montré une erreur de date d'un cachet oblitérant une Semeuse lignée à 15 c. le jour de son émission.




En voici un autre exemple :


Cette lettre est bien oblitérée avec un cachet du fameux 2 avril 1903.


Mai sa particularité tient davantage au courrier qu'elle contient, heureusement resté depuis plus d'un siècle bien rangé dans son enveloppe, et qui ajoute à son caractère exceptionnel un émouvant témoignage de l'époque !




L'expéditeur s'est lui aussi trompé en tête de sa missive, et en a raturé par la suite la date, ainsi qu' à la fin de son texte, où il parle du 3 avril...


Il faut croire que ce jour là était prédestiné aux erreurs...



Il raconte à son destinataire le mal qu'il s'est donné pour se procurer deux exemplaires de ce nouveau timbre, mis en vente ce jour là dans deux bureaux parisiens seulement : celui du Sénat et celui de la chambre des députés.



Puis il lui conseille de conserver précieusement cette lettre du premier jour...


mardi 4 octobre 2011

Timbres Monnaies : peut-être une découverte ?

Beaucoup de philatélistes connaissent l'utilisation qui a pu être faite de leurs chers timbres, à partir des années vingt en France, en remplacement des pièces de monnaie qui venaient alors à manquer.

Il s'agit d'une astucieuse invention consistant à enfermer et à protéger un timbre en cours à l'époque, dans un jeton le plus souvent métallique.

Celui-ci ne perdait absolument pas sa valeur fiduciaire si l'on désirait s'en servir pour l'affranchissement d'un courrier, et pouvait tout aussi bien servir de monnaie.

Les timbres au type Semeuse ont été le plus souvent utilisés.

Le recto de ces jetons laissait le timbre bien apparent derrière une protection en plastique transparente, alors que le verso, grâce à une autre idée géniale, pouvait avantageusement servir de support publicitaire !



De très nombreuses firmes s'en sont donné à coeur joie, et ces timbres-monnaies ont eu un joli succès. Ils ont largement circulé pendant quelques années. Et même encore par la suite alors que les pièces de monnaie ne manquaient plus du tout...

Certains sont polychromes, très agréables à collectionner, et tous représentent de nos jours un lien intéressant entre philatélistes et numismates, qui se les disputent.

Ils sont donc assez recherchés, et leur valeur est d'autant plus grande qu'ils sont esthétiquement jolis, que l'entreprise est peu importante, que le thème de la publicité est recherché, et qu'ils sont en bon état de conservation. Ce qui n'est pas fréquent.


*****************


Avant que l'utilisation de ces jetons ne se soit généralisée, il a existé, et on les connait moins, des carnets ou des pochettes dans le même but. En papier cartonné ou en sachets transparents.

Leur plus grande fragilité explique que ceux-ci aient été remplacés par les jetons : les timbres s'abimaient facilement, et pouvaient alors perdre toute leur valeur !

Il était aussi plus facile de les recycler pour les utiliser sur le courrier.

Ces carnets ou ces pochettes sont donc devenus, pour toutes ces raisons, bien plus rares aujourd'hui que les jetons !

Ceux portant les publicités des grands magasins parisiens sont assez célèbres et nous ramènent volontiers aux beaux jours de la belle époque.


Au bon marché - Au printemps : magasins qui existent encore.



Heureux temps ou l'on pouvait acheter des timbres au type Semeuse aux guichets de la poste, et se faire refiler des timbres monnaies par les commerçants !

Internet nous permet très facilement de trouver de magnifiques illustrations de ces rares jetons en quelques clics !

Je vous conseille d'ailleurs l'excellent site :
http://collectiondemonnaie.net/timbresmonnaies/


Mes recherches sur le web m'ont justement permis de dénicher ces jours-ci aux U.S.A. les deux timbres en sachets que voici :


Google m'a alors instantanément appris l'existence de ce célèbre magasin basque, que je ne connaissais pas. Le vendeur non plus, heureusement pour moi !



Ce qui fait que je me les suis offerts, pour la somme astronomique de 2 euros 50...

Il faut vous dire que cette publicité n'avait jusqu'à présent jamais été répertoriée.

A ce prix là, je ne pense pas qu'il puisse s'agir d'une falsification destinée à tromper les philatélistes : ils m'ont tout l'air absolument authentiques, et donc inédits à ce jour !


Vive internet !


jeudi 11 août 2011

Toutes les dates à gauche, toutes !



Nous avons déjà vu les débuts de l'impression rotative avec le 10 c. vert de 1922.


La modernisation s'est logiquement poursuivie par la suite avec l'impression en rotative des timbres destinés aux distributeurs automatiques, dits "timbres de roulettes", concernant en général les timbres au tarif de la lettre simple pour l'intérieur, mais pas toujours.

Le premier timbre à profiter en 1923 de ces progrès a été une fois encore une Semeuse : le fameux 15 c. ligné vert-olive au type VI, qui reste à ce jour un des plus rares timbres de France, en partie car il n'a été découvert que très tardivement. Seuls quelques exemplaires neufs sont connus, bien moins que de "1 franc vermillon" en tout cas !

La même année a aussi été imprimée la roulette rotative du 5 c. orange au type II B, nettement plus facile à croiser de nos jours. Pourquoi ? Les philatélistes de l'époque en avaient-ils été informés ?
Mystère !

Par la suite, d'autres timbres au type Semeuse seront imprimés de la sorte, tous assez peu courants, sans être vraiment rares.
Presque tous auront un type bien particulier, ce qui permet de les identifier, de les répertorier dans les catalogues, et de les collectionner. Sur courrier, ils sont restés rares.




Rappelons ici que ce mode d'impression aboutissait à des "rouleaux sans fin" de 10 timbres de large, et sans intervalle blanc les séparant, ce qui est leur caractéristique principale.

La numérotation et la date d'impression se retrouvaient dans ce cas précis toutes les deux dans la marge de gauche, et en alternance toutes les 5 rangées de timbres. Autre caractéristique.

Un fragment de ces rouleaux, reproduit ici, vous le montrera plus clairement :



En effet, lorsque la poste n'avait pas écoulé ses fameuses roulettes, les rouleaux étaient parfois vendus aux guichets, une fois découpés en blocs de 100 timbres comme celui-ci, au lieu de servir à confectionner les bandes de roulettes.
On ne peut pas à proprement parler de feuille, mais cela y ressemble fort.

Cela n'a pas été le cas pour toutes les roulettes rotatives, hélas : on ne connait des blocs datés ou numérotés, ou bien des blocs de 100 que pour les suivants :































Vous avez ici sous les yeux toutes les dates connues des roulettes rotatives au type Semeuse !


Les plus rares au type Semeuse sont celles du 30 c. bleu.


Le 12.6.26 est peut-être bien unique, car je n'en ai jamais vu d'autre, alors que le 14.6.26 se rencontre par ci par là. Sa cote élevée est parfaitement justifiée, ce qui n'est pas fréquent pour les semi-modernes.


D'autres timbres sont aussi concernés comme les types Blanc et Pasteur. Rares aussi.


Parler de coin daté de roulette est abusif, vous le comprendrez : il n'y a pas de coin de feuille sur ces rouleaux... mais c'est passé quand même dans le langage commun.




En tout cas une bien belle et intéressante collection, si jamais vous êtes tenté de vous lancer, et pas facile, croyez moi, à réunir !


Mais surtout, faites-moi signe si vous croisez un jour un second bloc du 192 du 12.6.26.....


samedi 18 juin 2011

Une semeuse très très discrète !

Qui aurait déjà vu une de ces jolies PHOTO-CARTE-LETTRE apparemment inventées par les Portaits "LOR" sur les grands boulevards de notre capitale, avant la première guerre ?



Notre chère Semeuse s'y montre au travers d'un trou, peut être aussi à l'origine de cette appellation "La discrète" ?


Lorsque le destinataire ouvrait cette carte-lettre, il avait la surprise d'y trouver à l'intérieur un magnifique portait photographique de l'expéditeur !


On imagine bien ce riche cubain Pedroso, se promenant en 1911 dans les beaux quartiers, et n'ayant su résister à la tentation de se faire tirer le portrait, afin de le faire parvenir à sa famille restée au pays.


Famille qui a dû être bien émerveillée par la modernité de notre France de l'époque !


Et en plus, il est revenu le lendemain s'en faire faire une seconde pour un autre membre de sa famille, si l'on en croit les cachets de la poste !


On m'avait jadis proposé ces deux cartes : j'ai choisi la moins abimée pour ma collection, et j'ai ensuite retrouvé quelques années plus tard la seconde en vente chez un négociant, deux fois plus cher... Elle y est toujours, je crois.


Je n'en ai jamais vu de semblable, même avec un timbre autre que Semeuse, mais cela en fait déjà deux me direz-vous !


Et toutes deux revenues de Cuba qui plus est !


Un joli souvenir en tout cas, non ?

L'idée n'a pas dû plaire cependant.

Ou bien n'était-ce vraiment pas à la portée de toutes les bourses ?

Qui sait ?

mardi 3 mai 2011

C'est bien ce qu'il me semblait !...

Ma mémoire n'est pas si faiblarde que ça !


Je viens de retrouver dans mes archives ces deux vieilles photos découpées dans un catalogue de vente il y a bien longtemps.

Elles confirment l'existence des numéros YT 129 et 137 présentant cette même variété :







WANTED

vendredi 29 avril 2011

L'impression en feuilles de 300 timbres

Tout philatéliste se doit à notre avis de connaître un tant soit peu les procédés de fabrication des timbres auxquels il s'intéresse !

Ceci permet non seulement de comprendre les différentes présentations existantes (feuilles, carnets, bandes de roulettes) ou bien par exemple le mode de survenue de certaines variétés, mais aussi de découvrir parfois de très jolies raretés qui seraient passées inaperçues aux yeux de bien d'autres collectionneurs moins avisés...

Il ne suffit pas de collectionner, c'est à dire de réunir et savoir classer ses timbres. Il faut le faire intelligemment, au sens littéral du terme : il serait idiot de placer côte à côte un timbre imprimé à plat et un timbre imprimé en rotative, ou bien un timbre issu de carnet et un timbre vendu en bande de roulettes, sous le seul prétexte qu'ils ont la même couleur et la même valeur faciale.

Les machines qui les ont fabriqués ne sont pas les mêmes.
La personne qui les a achetés n'a pas eu entre les mains le même objet du tout.


Dans un cas elle a pu s'adresser à un guichet de La Poste, alors que dans l'autre elle aura tout simplement glissé une pièce dans un distributeur automatique, ou bien détaché son timbre à l'intérieur d'un joli carnet publicitaire. Admettez franchement que cela n'a rien à voir !...


C'est en voyant les photos de l'atelier de fabrication des timbres du boulevard Brune à Paris, grâce au blog de Jean-Luc (que je vous conseille vivement)
http://philatelie-roulette.blogspot.com/
que j'ai eu l'idée de cet article. Merci à lui, et aux archives de la BNF.

Ces photos permettent très bien de s'imaginer l'ambiance de ce lieu de travail au début du XXème siècle, à l'époque où nos chers timbres au type Semeuse y étaient fabriqués !

On imagine l'attention que les ouvriers portaient à ces machines, dont les mécanismes assez complexes ne demandaient qu'à dérailler, source d'incidents pourvoyeurs des spectaculaires variétés d'impression ou de piquage, qui sont venues fleurir quelques décennies plus tard nos albums de timbres.
Les principaux contrôles étaient manuels, donc successibles d'être pris en défaut, bien loin de la froideur et de la rigueur des machines d'aujourd'hui, et de leur impitoyable gestion informatique...

Au temps des premières Semeuses, la largeur de la presse à plat était adaptée à l'impression de feuilles de 300 timbres : en fait, deux futures feuilles-vente de 150 timbres placées l'une à coté de l'autre.
Ces feuilles de 300 ne sortaient jamais de l'atelier : un massicot devait auparavant les couper en deux feuilles-vente qui, elles, étaient livrées aux bureaux de poste.


Si, par mégarde, ou par fatigue, l'ouvrier responsable ne positionnait pas parfaitement ces grandes feuilles de 300 au centre de son massicot (chose qui devait être somme toute assez malaisée), sa découpe risquait fort d'empiéter sur les timbres, et de rendre une des deux feuilles peut-être inutilisable !


La marge d'erreur n'était pas si grande que cela : on peut s'en faire une idée en observant les bords de feuille droits et gauche de nos timbres imprimés à plat.


Vous aurez peut-être remarqué qu'il y a toujours un grand et un petit bord de feuille, à droite ou à gauche sur les feuilles-vente, le petit représentant en fait à peu prés la moitié de l'espace qui séparait les deux feuilles-vente de 150 sur la feuille de 300.


Le grand bord restant permet d'ailleurs de savoir si votre feuille était située à gauche ou à droite, avant d'être séparée pour toujours de sa voisine.



Bas d'une feuille-vente de gauche, avec sa grande marge située à gauche




Bas d'une feuille-vente de droite, avec sa grande marge située à droite





Les exemples qui suivent vous confirmeront que les ouvriers de l'époque n'étaient pas des machines, et qu'ils pouvaient se tromper de quelques millimètres :



15 c. vert Semeuse lignée - YT 130

30 c. lilas Semeuse lignée - YT 133

10 c. rouge Semeuse maigre - YT 135

On voit donc apparaître, le long d'une découpe un peu en diagonale et mal centrée, les timbres de la feuille voisine, restés non dentelés, puisque bien entendu, ce n'est qu'après leur séparation que les feuilles-vente étaient perforées. CQFD !


Au vu de la rareté de ces pièces aujourd'hui, ils ne devaient pas se tromper si souvent que ça, et en tout cas, les contrôles devaient être bien efficaces pour laisser ne passer jusque dans les bureaux de poste, que très peu de telles feuilles "fautées" !



En ce qui concerne le type Semeuse, je crois bien que l'on ne connait ainsi, et comme autre timbre, que le 5 centimes vert (YT 137) : vu dans une vente, il y a très très longtemps, et peut-être bien le 10 c. rose lignée (YT129), mais ma mémoire défaille...



Si vous les croisez un jour, faites-moi signe SVP...



jeudi 17 février 2011

Carnets du 199 +/- rares ou +/- fréquents

Curieusement, aucun de nos chers catalogues n'a jamais adopté de classification logique dans leurs rubriques concernant les carnets !
C'est bizarrement l'ordre alphabétique qui a été choisi, et ce pour chaque type de timbre dans le cas du 199.
Sans jamais se soucier de la chronologie alors que c'est le cas pour presque toutes les autres rubriques !
Les carnets du 199 ont pourtant été imprimés durant plus de 5 ans, entre fin 1926 et début 1932...
Nous avons vu (archive du blog - septembre 2010) qu'un classement chronologique était désormais possible, et assez instructif, en montrant clairement la période de cohabitation et de transition entre impression à plat et impression rotative.


C'est toujours grâce aux recherches de nos amis spécialistes des carnets, et au recensement méticuleux des différentes séries et couvertures qu'ils ont su établir après des décennies de collection, que nous avons pu dresser le tableau suivant :





Nous avons préféré séparer les carnets imprimés à plat de ceux qui l'ont été en rotatif, car le rendement de cette dernière technique était sans commune mesure avec celui de la typographie à plat !
Le nombre de carnets imprimés chaque jour a certainement dû être bien supérieur pour une série imprimée en rotatif que pour une série à plat, ce qui ne veut pas dire pour autant que les carnets rotatifs soient moins rares que les autres !
Il ne faut pas généraliser.
C'est même parfois l'inverse : le plus rare de tous étant bel et bien un carnet rotatif (199 C69) ! Nous en avons déjà parlé aussi d'ailleurs (même archive).

Le nombre de couvertures différentes recensées n'est pas non plus un reflet exact de la rareté des différents carnets, mais reste à notre avis un élément à prendre en compte pour évaluer celle-ci.
Nous avons également fait figurer le nombre de séries existantes pour chaque carnet, autre élément à connaître, et sur la dernière colonne, le nombre des rares couvertures "localisées" par le nom d'une ville, d'une région.
Pour les deux carnets C 44 et C 46, un " + " signale l'existence des couvertures "Histoire de la chemise" dont il existe 24 versions différentes !

N'en déduisez pas non plus que le C 3 dont on connait 111 couvertures, est 5 fois plus rare que le C 35 dont on en connait 23 : les règles mathématiques ne s'appliquent pas ici à la lettre.
Mais le premier est certainement plus courant que le second...

Notez aussi que certains carnets portent exactement les mêmes publicités, alors que leurs timbres peuvent être de 2 types différents, leur rareté n'étant évidemment pas la même.
D'où la possibilité de confusion, et aussi l'éventualité de faire une affaire, ou de se faire avoir...
A vos loupes !

Nous n'avons pas fait figurer les carnets qui n'ont qu'une seule couverture possible, ni ceux qui sont connus à trop peu d'exemplaires pour trouver leur place dans ce tableau.

En espérant que ce classement pourra vous être utile dans vos recherches...

samedi 22 janvier 2011

Avez-vous un moyen pour ne jamais vous faire avoir ?

J'ai souvent entendu dire :
" Il n'y a pas de grande collection qui ne comporte quelques faux ! "
Ca me rassure un peu !

N'empêche qu'il est toujours désagréable de s'apercevoir qu'on s'est fait berner !

Le but du jeu est de s'y faire prendre le moins souvent possible.
Alors, on devient de plus en plus attentif, voire méfiant.
On se renseigne, on lit, on écoute les conseils. On va sur des forums, des blogs...
Et finalement, on l'a quand même dans l'os, quelques fois ! Il suffit de le savoir. S'y préparer.

Je garde précieusement dans mes albums cette carte postale, achetée alors que j'étais encore un peu jeune, à un célèbre marchand du Vésinet.



Le tarif était le bon, l'écriture naïve et enfantine, la date correspondait... et la photo du catalogue pas terrible. La description de cette paire verticale me faisait rêver : une des fameuses paires verticales du 20 c. lilas-rose Semeuse, type III et type V se tenant ! Sur un courrier d'époque !
Et puis, il y avait la signature du grand expert Parisien !
Alors j'ai acheté, pas trop cher heureusement, au vu de la rareté du cas !

Mes doutes ont commencé bien sûr dès la réception du lot : même à la loupe, on n'arrive pas à être formel, mais la dentelure entre les deux timbres semble avoir été pliée...
Ce qui est souvent le cas au milieu d'une feuille, vous me direz...
Ou bien s'agit-il d'un bricolage mal intentionné ?...
Je ne vois pas comment l'expert peut trancher.
Je préfère ne pas savoir, encore aujourd'hui.
Bref, je ne me suis pas amusé à décoller la paire pour voir si les deux types se tenaient bien...
J'ai fait confiance.
Ai-je eu tort ?


Ce n'est que bien plus tard, en achetant un jour une feuille entière contenant les deux types (au prix d'une feuille normale, je vous rassure), que je fis une bien meilleure affaire, et puis j'ai aussi trouvé cette paire pour compléter la page de mon album :



Comme si cette "variété" me poursuivait de ses charmes...

Sachez qu'il n'existe qu'un galvano de 50 timbres au type V pour trois galvanos de 50 au type III dans le cylindre de la curieuse "planche" BH+BI en question.
C'est un cas unique pour le type Semeuse.

Depuis mon achat, les années sont passées, et je n'ai jamais osé, malgré mes doutes, retourner au vendeur cette carte, qui est peut-être une falsification, mais bel et bien expertisée !
Ou non ? ? ?

Convenez avec moi qu'il faudrait être vicieux tout de même pour fabriquer çà : un vrai piège à collectionneurs spécialisés, et à expert...

30 ans plus tard, j'ai toujours un doute : me suis-je fait avoir, ou non ?

Je conserve cette carte sur une page de ma collection, comme un précieux souvenir, à coté de la paire sans nul doute authentique, afin de ne jamais oublier de me méfier de tout, et de ne pas me fier à grand monde !

Les moutons à 5 pattes existent, et peut-être en ai-je déniché un, mais ils ne courent pas les ventes sur offres...

Peut-être qu'un jour, après moi, celui qui aura cette page, pensera lui aussi que la carte est bien plus rare que la paire neuve, et peut-être qu'il aura le courage de décoller ses timbres pour en être certain...

Peut-être aura t'il vu un jour ce forum, qui sait ?...

Et alors peut-être préfèrera t'il rester dans le doute, comme moi ?

On n'est jamais vraiment certain de ne pas se faire avoir.

Qui aurait déjà vu ?


Qui aurait, ou aurait déjà vu, une feuille entière du 25 c. bleu Semeuse camée ?

C'est pourtant bizarre :
Je crois savoir que le type Semeuse est un des timbres les plus collectionnés, et des plus étudiés.

Le fameux n°140, en est certainement le plus célèbre représentant avec ses 7 types, ses 2 roulettes, ses 6 carnets, au tirage à plat ou bien rotatif, ses millésimes, ses coins datés, ses surcharges... Il a été imprimé des années durant !

Et bien, impossible d'en trouver une feuille entière, et de toute ma vie ! A part au Musée.

Qu'elle soit de 100 ou 150 timbres, je ne ferais pas le difficile sur la qualité, croyez moi !
On trouve des panneaux de 50 à plat de temps en temps, des blocs rotatifs parfois, comme celui-ci, mais pas plus ! ! !



Je veux bien croire que ce timbre à usage courant ait été beaucoup utilisé et peu collectionné à l'époque, mais ce n'est sûrement pas l'explication.
Je crois bien avoir vu des feuilles de toutes les autres Semeuses, et de certaines bien plus rares justement que ce maudit 140 !
Non, à mon avis, quelqu'un a dû se les approprier dans le temps : j'imagine d'ici un vieux collectionneur renfermé sur ses albums, qui les aurait stockées depuis.
Je ne vois pas comment cela serait possible autrement !

J'en ai vu une un beau jour d'hiver rue Drouot : j'étais du coté pair, et elle me narguait en vitrine de l'autre coté de la voie. Mon sang n'a fait qu'un tour !
Mes yeux ne me permettaient que de la deviner : était-ce bien un 25 ou bien un 30 c. bleu ?
Je traverse en courant, au péril de ma vie, pour enfin l'admirer de plus près !
En plus, ce n'est pas un timbre cher, donc je me voyais déjà repartir avec, enfin !...

Terrible déception : le prix m'a fait reculer : 2200 euros, tout ça parce que quelques timbres étaient touchés par une superbe variété d'impression !
Enfer et damnation ! C'était trop beau ! (c'est le cas de le dire) et surtout trop cher !

Quelqu'un aurait-il une explication à la cause de cette rareté qui à ma connaissance n'a pas son pareil en philatélie ???
Comment expliquer qu'un timbre si courant, ne puisse se trouver en feuille ???

jeudi 20 janvier 2011

Il faut savoir parfois lire entre les timbres...

Ainsi que nous l'avons déjà vu, l'impression des timbres en typographie rotative a été une étape marquante de la fabrication de nos chères Semeuses !

Cette modernisation a permis, entre autres améliorations, de numéroter et dater les feuilles plus précisément, facilitant ainsi leur comptabilité.

La fabrication des carnets a elle aussi, mais quelques années plus tard, logiquement suivi la mode...

L'impression des carnets, rappelons-le, a débuté en rotatif à la fin de l'année 1928.


Dans un premier temps, seule la numérotation a été utilisée, en pleine période du timbre au type Semeuse lignée à 50 c. rouge (au type IV, puis au type IIA en 1931).

Dans un second temps, la date a été ajoutée, fin 1932, mais le type Semeuse avait alors laissé sa place au type Paix.


Les seuls carnets rotatifs datés (et numérotés) au type Semeuse sont ceux du 20 c. lilas-rose (Yvert n° 190) et ceux du 30 c. rouge sombre (Yvert n° 360) qui ont été imprimés respectivement du 21 avril au 20 mai 1937 pour le 190,
et du 17 janvier au 8 février 1938 pour le 360.

Ces carnets sont parmi les plus courants, et donc les plus abordables du type Semeuse.

L'amateur de coins datés et des tirages que je suis, ne pouvait s'empêcher d'essayer de réunir toutes les dates connues, mais ce n'est pas chose aisée pour autant !...


Quelques dates me manquent, donc si vous avez sous les yeux de tels carnets datés, vous savez que je suis peut-être intéressé...

A ce propos, j'en profite pour lancer un autre appel : est-ce l'un de nos lecteurs saurait à partir de quand l'atelier de fabrication des timbres a cessé de travailler le samedi ? et le 1er mai alors ?

Jusqu'à présent, ma collection ne m'a pas encore permis de trouver la réponse...


**********

Rappelons aussi qu'un tour de cylindre imprimait 2 feuilles-vente de 100 timbres, ou bien 8 carnets de 20 timbres. Les inscriptions figuraient deux fois par tour de cylindre, donc au bas de chaque feuille-vente, et une fois tous les 4 carnets...

* Les deux feuilles vente étaient séparées par un intervalle de la hauteur d'un timbre : cet espace blanc était partiellement occupé par les fameux parallélogrammes que l'on retrouve sur les bords de feuille haut et bas.

En bas à gauche, on imprimait aussi les numéros de feuille, et en bas à droite, la date d'impression. D'ou la dénomination "coin daté" attribuée au bloc de 4 coin de feuille inférieur droit portant la date !

De multiples photos illustrant mes articles précédents vous le confirmeront. Ces inscriptions (numéro et date) sont le plus souvent noires, mais pas toujours, vous l'avez vu !...


* Pour les carnets, on ne peut plus parler stricto sensu de feuilles, ni de haut, ni de bas de feuille, puisque la découpe était réalisée immédiatement lors de la fabrication, carnet par carnet, mais le principe était le même : un espace de la hauteur d'un timbre entre 2 carnets, sur lequel étaient éventuellement imprimées des publicités (et non plus les fameux parallélogrammes) mais toujours le numéro à gauche, et parfois la date à droite.

Cependant, la découpe entre les carnets n'était pas toujours aussi régulièrement réalisée qu'elle aurait dû l'être, et l'on peut ainsi trouver ces inscriptions aussi bien sur le bord de feuille supérieur, que sur le bord de feuille inférieur des carnets constitués.

Ou bien à cheval entre les deux, et c'est assez souvent le cas, ce qui les rend souvent illisibles...

Deux carnets contigus lors de leur impression, peuvent donc comporter chacun la moitié de ces inscriptions, une fois passés sous le massicot.

Leur séparation était d'ailleurs aussi cruelle que définitive : les carnets étaient ensuite vendus à la pièce, et même si un acheteur en prenait deux au guichet de la Poste, on ne lui en vendait pas forcément deux consécutifs, et encore moins forcément deux avec des moitiés d'inscriptions...

Imaginez donc un peu la chance qu'il faut à un collectionneur, pour trouver et réunir deux tels carnets, après plus de 70 ans de séparation !...



Voici donc les deux exemples que je voulais vous présenter aujourd'hui pour illustrer mes propos : chose devenue possible grâce à l'extrême gentillesse d'un grand collectionneur et ami, qui a bien voulu me les céder !

Il s'agit, vous l'aurez compris, de 8 blocs de 4 timbres, provenant de quatre carnets différents, superbement appariés deux par deux.
Avec aussi bien leur numéro que leur date, coupés en deux par le massicot, et situés à cheval entre deux carnets consécutifs.

Joli, non ?


******************

J'en profite, par comparaison, pour vous présenter ici un autre cas unique dans ma collection :

Il s'agit d'un bloc de 4 coin daté, issu d'une feuille ayant mystérieusement échappé au massicot, et présentant donc comme bord de feuille inférieur, l'ensemble de l'espace situé entre les deux feuilles consécutives. Espace mesurant l'exacte hauteur d'un timbre, et portant même les parallélogrammes et la dentelure des timbres du haut de la feuille suivante !

Spectaculaire aussi !

Du jamais vu ailleurs !

Impossible pour moi d'expliquer comment cela a pu se produire, c'est inexplicable !
Toute suggestion serait la bienvenue...
Je n'ai jamais vu deux feuilles qui n'auraient pas été séparées par la machine après leur impression !
Je ne savais même pas que cela puisse se produire, et pourtant...


Comme quoi, une fois de plus, il fallait absolument connaître les méthodes de fabrication de nos timbres, pour avoir le plaisir de dénicher, et d'apprécier pleinement de si jolies pièces !